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Philatélie ou timbrophilie ? Georges Brunel contre Brunel Georges
 

Georges Brunel (1860-1951) est un auteur prolifique dans les domaines de la vulgarisation scientifique, de l'histoire et de la philatélie. Son ouvrage "La poste à Paris depuis sa création jusqu'à nos jours", édité par Yvert et Tellier en 1920, a été distingué par l'Académie française.

D'un manière générale, les ouvrages de Georges Brunel fourmillent d'informations qu'il convient de très soigneusement vérifier. Mais tel n'est pas notre propos ici.

Brunel 1867 Georges Brunel est l'auteur d'un ouvrage de 36 pages intitulé "Ce qu'était la philatélie en 1867" et publié en 1930 par Yvert et C°. Il ne craint pas de prendre une position très tranchée en faveur de "philatélie" dans la "querelle de baptême"entre "philatélie" et "timbrophilie" ou "timbrologie" (voir le site de Christian Boyer).

C'est ainsi qu'il écrit en page 10, à propos de Herpin (dont il ne donne pas le prénom...) :

"[Herpin] est surtout célèbre car c'est lui qui a créé le mot Philatélie dès 1864, malgré les criailleries de ceux qui s'en tenaient au mot barbare et hybride de timbrologie. Philatélie, mot adopté dans le monde entier ! Quelle honte pour ceux qui vivent encore et qui ont pu juger ainsi combien était enfantin leur entêtement !"

Et page 11, à propos du Docteur Legrand :

"Mais [le Docteur Legrand] avait une manie, il tenait à son mot timbrologie. J'eus avec lui des discussions épiques à ce sujet. Un jour, je lui poussai une colle : "Ma foi, j'ai oublié mon grec, me dit-il , mais j'ai là-haut un dictionnaire". Je grimpai à l'échelle et j'atteignis un vénérable bouquin relié plein-veau, tout poudreux. "Nous allons rire, lui dis-je, et je vais vous prouver qu'au point de vue analogique, on doit dire philatélie". Je ne veux pas répéter mes arguments (on les lira plus haut, à l'article d'Herpin). Mais il se rebiffa, sous le prétexte qu'en grec le mot libre, franc de charges, ne pouvait s'appliquer à la correspondance ! Qu'en savait-il ? Il n'ignorait pas que les Grec écrivaient longuement et fréquemment et que les courriers portaient les messages. Il devait bien y en avoir qui n'étaient pas payés, à qui le destinataire devait acquitter le prix du voyage, et d'autres qui étaient envoyés en franchise, d'où nécessité de mettre un signe sur la tablette ? Mes raisons ne prévalurent pas auprès du vieux docteur, et comme je le suis aussi, nous nous regardâmes en augures et nous éclatâmes de rire ; c'était déjà quelque chose."

Chacun pourra se faire une opinion sur l'argumentation développée par Brunel (et sur l'élégrance du témoignage : l'ouvrage est publié 18 ans après le décès du docteur Legrand, et cette conversation, pour autant qu'elle a eu réellement lieu, mettait en présence deux hommes que 40 ans d'âge séparaient...)

Georges Brunel fait en tout cas montre en 1930 d'un avis bien trempé...

...et totalement opposé à l'avis publié en 1896 par un certain Georges Brunel :

 

En 1896, Georges Brunel, qui était déjà un auteur prolifique, publiait Le timbre français, étude historique et anecdotique de la poste et du timbre en France et dans les colonies françaises.

Et ne c'est pas sans une certaine jubilation que l'on découvre en fin d'ouvrage (chapitre IV "conseils aux collectionneurs", à partir de la page 229), un plaidoyer pour les termes de timbrologie ou timbrophilie plutôt que philatélie, appelant à la barre des témoins rien moins que MM. Victorien Sardou, François Coppée, Jules Clarétie, Alfred Mézières, Louis Pasteur, Alexandre Dumas, Jules Simon et Charles de Freycinet !




"Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent !"
Edgar Faure (qui à notre connaissance n'était pourtant ni philatéliste, ni timbrophile)
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