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Philippe de Bosredon (1827-1906)
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Philippe-Marie de Bosredon du Pont, né le 28 mars 1827
à Chavagnac (Dordogne) et mort le 15 mars 1906
à Saint-Cloud (Seine-et-Oise),
est un haut-fonctionnaire du Second empire, homme politique et
érudit.
Haut-fonctionnaire :
après des études au séminaire de Brive, il entre
au Conseil d'Etat comme auditeur en 1849,
puis maître des requêtes en 1858, enfin Conseiller
d'Etat par décret en date du 27 octobre 1865. Il est le
Secrétaire Général du Ministère de
l'Intérieur du 12 avril 1865 au 11 janvier 1871. Sa
carrière est attachée à la personne du ministre Eugène Rouher et il est apprécié de l'Impératrice Eugénie.
La photographie présentée en tête de page est tirée d'un Recueil de personnalités françaises et étrangères sous le Second Empire (1860-1870), conservé à la Bibliothèque nationale.
Après la chute de l'Empire, il n'exerce plus de
responsabilité dans l'appareil d'Etat (en dehors de la
participation à des conseils et commissions) et devient
directeur à la Compagnie d'assurances générales
sur la vie de 1873 à 1891.
Homme politique :
il est conseiller général du canton de Terrasson
(Dordogne) de 1861 à 1882 et vice-président du Conseil
général (à partir de 1879).
Son frère Alexandre de Bosredon (1831-1903)
est lui-même maire de Chavagnac de 1860 à 1903, conseiller
général du canton de Salignac (Dordogne) de 1871 à
1898, député (1869) puis sénateur (1890) de
Dordogne.
Erudit : il est
vice-président (pour l'arrondissement de Sarlat) de la
Société historique et archéologique du
Périgord dès sa création en 1874 et jusqu'à
sa mort, et fait partie en décembre 1874 des membres fondateurs
de la Société française de timbrologie, dont il
est le bibliothécaire et l'archiviste.
Il est commandeur de la Légion-d'Honneur (du 7 août 1869) et titulaire de nombreux ordres étrangers.
Les annuaires administratifs permettent de suivre ses adresses
successives à Paris pendant qu'il exerce des fonctions au
Conseil d'Etat ou au Ministère de l'Intérieur : 8 rue
Castellane en 1849, 70 rue Neuve des Mathurins en 1854, 14 rue Rumfort
en 1858, 5 rue de l'Isly en 1865 et 21, rue Pigalle en 1867. On
connaît aussi l'adresse de la demeure où il se retire
à la fin de sa vie, à Saint-Cloud, 8, rue du Commandant Larienty.
Trois hauts faits intéressant la timbrologie
Outre son rôle éminent de bibliothécaire et
d'archiviste de la Société française de
timbrologie, la timbrologie est redevable à Philippe de Bosredon
:
- de
sa contribution à l'adoption du Timbre-télégraphe
en France (loi du 13 juin 1866) : il est l'un des deux commissaires du gouvernement qui en présentent
l'exposé des motifs devant le Corps législatif le 14 mars
1866. Sa Monographie des timbres-télégraphe de la France
présentée le 8 mars 1877 à la Société
Française de Timbrologie est donc une référence de
première main.
- de
l'ouvrage fondateur de la philatélie fiscale : sa Monographie des
timbres fiscaux mobiles de France et des colonies,
publiée en 1874 par
Pierre Mahé, remarquable en ce qu'elle lie les émissions
successives de timbres fiscaux aux textes à l'origine de leurs
créations, ainsi qu'à l'évolution des tarifs, et
qu'elle mentionne les épreuves et essais.
- de la première bibliographie timbrologique recensant les ouvrages de langue française : sa Bibliographie timbrologique de France et de Belgique est
présentée à la Société
française de timbrologie en trois communications, en 1876 et
1877 et publiée en 1878 par J.B. Moëns.
Publications
La liste des publications de Philippe de Bosredon figure dans la
Bibliographie du Périgord publiée en 1897-1901 (dont il
est l'un des auteurs). Nous ne détaillons ici que les ouvrages
et articles intéressant la timbrologie, mais Bosredon a
également écrit :
- des ouvrages
et articles à caractère administratif et professionnel :
sa première publication (1854) est une Note sur les biens des anciennes maladreries ; il produit en 1870 et 1873 deux textes sur la vicinalité, enfin en 1878 ses Notes pour servir à une bibliographie française de l'assurance sur la vie.
Les
écrits timbrologiques de Philippe de Bosredon sont produits sur
une période ramassée allant de 1870 à 1878 ; on
notera que son premier texte est publié alors qu'il exerce
encore de hautes fonctions au Ministère de l'Intérieur :
Oeuvres personnelles :
-
Sur
les timbres français. Signé "P. B." - (Le Timbrophile,
Paris, Mahé, n° du 28 février 1870, p. 514.) - que l'on peut voir ici
-
Note
sur la formation méthodique des collections de timbres. - (La
Gazette des Timbres, Paris, Mahé, 1re année, 1872-73, p. 21,
puis p. 34, et enfin p. 81.)
-
Les timbres fiscaux français. - (Ibid., IIe année, 1873-74, p. 13 et p. 20.)
-
Monographie
des timbres fiscaux mobiles de la France et des colonies
françaises, par Ph. de B. - Paris, Mahé, 1874 ; in-12,
100 p.
-
Les
timbres fiscaux de l'Espagne et de ses colonies pour l'année
1867. - Signé "Ph. de B." - (Le Timbre fiscal, Bruxelles,
Moëns, 1re année, 1874, p. 80 ; IIe année, 1875, p.
15 et 22.)
-
A
propos des timbres fiscaux de la France. - (Le Timbre fiscal, Bruxelles,
Moëns, IIe année, 1875, p. 46) - Signé : "Ph. de B."
-
Monographie des timbres fiscaux mobiles de la Suisse. - (Ibid., t. II, 1875, p. 72, 76, 83, 92 ; t. III, 1876, p.5) - Signé "Ph. de B."
-
Les timbres mobiles envisagés à un point de vue historique. - (Bulletin de la Société française de timbrologie, t. Ier, 1875-78, p. 18).
-
Monographie des timbres-télégraphe de France. - (Bulletin de la Société française de timbrologie, t. Ier, 1875-78, p. 196.)
-
Monographie des timbres fiscaux de la Belgique. - (Le Timbre fiscal, IIIe année, 1876, p.22, 95.)
-
Bibliographie timbrologique de la France et de la Belgique. - (Bulletin de la Société française de timbrologie, t. Ier, IIe et IIIe années, 1876-1877, p. 101, 131, 221, 283.) - Bruxelles, Moëns ; in-16, 74 p.
-
Monographie des timbres fiscaux du grand-duché d'Oldenbourg. - Signé "Ph. de B." - (Le Timbre fiscal, IIIe-IVe années, 1877-1878, p. 42.)
-
Monographie
des timbres fiscaux du royaume de Saxe. - Signé "Ph. de B." -
(Ibid., p. 44, 48, 51.)
-
Monographie
des timbres fiscaux du grand-duché de Mecklembourg-Schwerin. - Signé "Ph. de B." -
(Ibid., p. 75.)
-
Dei francobolli considerati sotto il punto de vista amministrativo è finanziaro. - (Corriere dei Francobolli, Trieste, IIIe année, 1877, nos 1, 2, 3, 5-6.)
-
Note sur les timbres considérés du point de vue des emblêmes qui y sont figurés. - (Compte-rendu du Congrès international des timbrophiles, session de 1878. - Neuilly, Bouzin, 1878, p. 269.)
-
De l'application des timbres-poste aux Caisses d'épargne. - (Le Timbre-Poste, Bruxelles, Moëns, XVIe année, 1878, p.28)
-
Note de vari francobolli imperfettamente conosciuti e d'esistenza dubbiosa o discussa. - (Corriere dei francobolli, IVe année, 1878, nos 4, 5, 6, 7, 9, 11 et 14.).
Philippe de Bosredon a également traduit des articles d'autres auteurs, notamment pour le Bulletin de la Société française de timbrologie et pour le Compte-rendu du Congrès international des timbrophiles.
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Sources
et compléments :
Anatole de Rouméjoux, Philippe de Bosredon et Ferdinand Villeplet, Bibliographie générale du Périgord, tome I, page 58, 1897-1901, consulté sur Gallica.
Almanach impérial et Almanach national, consultés sur Gallica
Bulletin du Ministère de l'Intérieur, consulté sur Gallica
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