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Notice de l'exposition internationale
de timbres-poste de 1892

 
Nous reproduisons ici le texte intitulé "Notice" du Dr Jacques Amable Legrand, président du comité d'organisation de l'exposition, qui figure en tête du Catalogue de l'exposition. Bien plus qu'une notice qui serait exclusivement consacrée à la présentation de l'exposition, ce texte offre un propos plus large sur l'histoire et le développement de la timbrologie. Nous avons ajouté et indexé des sous-titres, et ajouté quelques notes :
 
 
NOTICE
 
Préhistoire de la Timbrologie
  
La Timbrophilie, par son origine, ne remonte pas bien haut dans l"histoire de l'humanité, et cependant elle a pris une extension considérable que bien d'autres collections pourraient lui envier. Il est supposable que les divers timbres, en usage autrefois comme marques fiscales, ont été collectionnés par quelques rares amateurs aujourd'hui peu connus. La multiplicité des dessins, leur gracieuseté, leur délicatesse et leur fini ont dû séduire plus d'une personne. Mais l'apparition des Timbres-Poste avec leur variétés de dessins et de couleurs a provoqué certainement la formation de collections bien plus nombreuses. Cependant, jusqu'à 1856-1858, on ne citait qu'un petit nombre d'amateurs en Angleterre et dans d'autres pays. C'est de cette époque que date l'invasion dans les Ecoles publiques de cette manie si intéressante qui a été l'origine de la nouvelle étude et des Collections actuelles, en s'étendant à toutes les classes de la Société. Ne le regrettons pas. C'était le moyen d'engager les élèves à s'appliquer à l'étude de la Géographie, de l'Histoire et des langues étrangères. Aujourd'hui la Collection des timbres s'est propagée de l'Angleterre, de la Belgique, de la France et de l'Allemagne à presque tous les états du Globe et le nombre des collectionneurs comprend très certainement plusieurs centaines de mille de personnes. Il n'est pas sans intérêt de rechercher par quels moyens s'est opérée cette extension si merveilleuse.
 
 
Nous avons dit que les enfants des Ecoles s'étaient adonnés les premiers à la Collection des Timbres-Poste. C'est à cette origine enfantine et au peu de soin apporté à la formation des Collections, qu'il faut attribuer l'espèce de défaveur qui a accueilli les premiers collectionneurs. Timbromanie et Timbromanes étaient les termes dont on gratifiait en France les auteurs et leur Ouvrage. La Collection des timbres n'était pas en faveur auprès du public léger et superficiel. Il fut frappé tout d'abord de ces réunions en plein air, dites "Bourses aux timbres", qui se tenaient en France dans les jardins et lieux de réunions publiques, les dimanches et jeudis, jours de congés des élèves, dans lesquelles se faufilaient quelques amateurs honteux, pour obtenir des timbres nouveaux ou échanger leurs doubles. Cependant la France n'avait rien à envier aux pays étrangers. Les collections de MM. Potiquet(1), de Saulcy, Badin, Herpin, Donatis, de Bécourt et d'autres pouvaient dès cette époque soutenir la comparaison avec les plus belles Collections étrangères. C'est de France que partit le premier signal, point de départ du développement scientifique de la Timbrophilie.
 
 
Catalogues
 
L
e "Catalogue de Timbres-Poste" composé par M. Potiquet fut le premier paru dans tout l'Univers. Il fut publié en décembre 1861 par MM. Laplante et Lacroix et suivi bientôt du "Manuel du Collectionneur de Timbres-Poste" publié à Bruxelles, en janvier 1862, par M. Moens et d'une deuxième édition du travail de M. Potiquet, la première ayant été enlevée en très peu de jours. Bientôt suivirent les Catalogues de MM. Laplante (1862), Valette (1862), Mahé (1863), Baillieu (1863), Nicolas (1865), Maury (1865), Thirifocq (1866) et Berger-Levrault (1867).
 
En Belgique, M. Moens publiait successivement deux éditions de son manuel en 1864, ses "Timbres-Poste illustrés" qui ont eu les honneurs d'une traduction anglaise. Il publiait également son ouvrage sur la falsification des Timbres-Poste en 1862.
 
En Angleterre, Mount Brown, Gray, Booty, Stafford Smith en 1862, Oppen en 1863, Bellars et Davie, Lincoln en 1864, firent paraître les premières éditions de leurs Catalogues.
 
En Allemagne, apparaissent les Catalogues de Zchiessche et Koder, Beyfuss et Wuttig en 1863, Mann junior en 1864, et d'autres.
 
En Suisse, celui de Wilhelm Georg en 1864, et aux Etats-Unis, Kline (1862) et d'autres éditent leur premier catalogue.
 
Note de l'auteur : "La plus grande partie de ces catalogues et d'autres ouvrages signalés plus haut sont exposés dans la vitrine de l'auteur du présent article".
 
Nous ne prétendons pas donner ici un historique complet, mais seulement signaler avec impartialité les premiers efforts tentés par chaque pays pendant les années écoulées de 1862 à 1866. On peut juger facilement des progrès accomplis depuis cette époque : le Manuel du Collectionneur de Timbres-Poste publié au commencement de 1862 par M. Moens contient tous les timbres mobiles et enveloppes connus alors et forme 72 pages d'un petit volume in-32 carré, sur papier vert. Le même auteur vient de publier le premier volume de la 7e édition de son "Catalogue prix-courant illustré"qui ne comprend que les timbres mobiles et forme un volume grand in-8 de 562 pages. On voit quels sont les progrès en trente années. Il est vrai que chaque mois et chaque année ont vu paraître de nombreuses émissions de timbres. Le Catalogue ne pouvait plus suffire à l'impatience des Collectionneurs. Il leur fallut des journaux leur faisant connaître les nouveautés dès leur apparition. C'est dans les pays où la presse est le plus répandue que l'on devait voir s'accomplir ce nouveau pas en avant.
 
 
Revues
 
L
'Angleterre a vu paraître le premier journal traitant uniquement de timbres. Le "Stamp Collector's Review and Monthly Advertiser" date de Décembre 1862 et est édité à Liverpool. Quelques mois après, 1er février 1863 arrive le "Stamp Collector's Magazine". Le "Timbre-Poste", aujourd'hui le Doyen des journaux timbrophiles, prit naissance quelques jours après, 15 février 1863. En France, le "Collectionneur de Timbres-Poste", de M. Maury, ne paraît que le 15 Juillet 1864, mais il a duré jusqu'à ce jour sauf de nombreuses irrégularités ou interruptions. Depuis 1885 il a repris sa publication mensuelle.
 
La même année M. Mahé, 15 novembre, commence à publier son journal "Le Timbrophile", continué dans la suite par la "Gazette des timbres". C'est dans le Timbrophile que nous avons publié notre premier travail, l'"Essai sur les filigranes", qui parut ensuite en un petit volume et fut honoré d'une double traduction anglaise et d'une reproduction dans le "Stamp Collector's Magazine" en Angleterre et dans le "Stamp Mercury" en Amérique.
 
N'oublions pas de dire que dès 1862, M. Natalis Rondot avait commencé dans le Magasin Pittoresque , une histoire des émissions de timbres dans chaque pays, qui parut en articles mensuels durant les années suivantes jusqu'à la fin de 1866. C'est assurément la publication la plus complète parue dans ces premières années, et dont la France peut revendiquer à bon droit l'honneur de l'avoir vu paraître.
 
 
Nous n'avons pas l'intention de donner ici la liste des toutes les publications timbrophiles. Notons toutefois que l'Allemagne a publié dès l'origine, mais cependant après la France, l'Angleterre et la Belgique des Catalogues et des journaux intéressants à consulter. Les Etats-Unis d'Amérique si fiers aujourd'hui et avec raison de la quantité de Catalogues et de journaux publiés sur tous les points de leur territoire, ne sont pourtant venus qu'après l'Europe, mais ils la dépassent aujourd'hui par le nombre. A côté des catalogues vraiment scientifiques et de journaux parfaitement rédigés, on rencontre une quantité de petites feuilles paraissant dans toutes les principales villes de l'Union. Dans un travail publié par nous dans l'Annonce Timbrologique de Liège, nous avons reproduit une communication de M. Tiffany, fournissant des détails intéressants sur le nombre des publications. Il évalue à 762 le nombre des journaux parus, à 692 celui des catalogues. En y ajoutant les prix-courants, les albums, les listes d'amateurs, les ouvrages divers, les Catalogues de Ventes publiques, M. Tiffany estime à 17 399 le nombre des pièces. Nous pensons que depuis l'établissement de la statistique de M. Tiffany, ce nombre n'a fait que s'accroître. Aujourd'hui, presque tous les pays du monde ont vu publier des journaux plus ou moins éphémères, des Catalogues, des prix-courants ou des albums et chaque jour en voit paraître un grand nombre.
 
Il n'est que juste de signaler l'heureuse influence exercée par la publication des albums. L'amateur novice y trouve les moyens de classer facilement les timbres de sa Collection, en attendant que l'attrait de l'étude des timbres l'amène à multiplier les variétés et l'oblige à se créer lui-même un autre album(2).

 
Sociétés (et querelle de baptême)
 
P
armi les causes qui ont imprimé une grande impulsion à la Collection des timbres et à leur étude, il nous faut signaler la formation des Sociétés. Aujourd'hui la Société Philatélique de Londres, fondée en avril 1869, est la doyenne des Sociétés. La société Française de Timbrologie date seulement de 1874 et compte près de 18 années d'existence. Mais elle avait été précédée en janvier 1865 d'une Société Philatélique fondée par M. Herpin et dont nous nous honorons avec M. Donatis d'avoir fait partie. Mais après une durée de quelques mois, cette Société s'éteignit doucement. C'est à M. Herpin qu'appartient la création des mots "Philatélie" et "Philatéliste" pour désigner la science et les amateurs de la Collection postale. On sait qu'ils dérivent de deux mots grecs, <philos>, ami et <ateles> en parlant d'un objet, franc, libre de toute charge ou impôt, affranchi et dérivé d'<altéleia>. Philatélie signifierait donc amour de tout ce qui se rapporte à l'affranchissement. Mais c'est à tort que ces termes ont été appliqués à l'amour des timbres, car <ateles> exprime l'exemption de charges, la gratuité, et dans notre langue le mot "affranchi" exprime l'exemption absolue d'impôt, la franchise en même temps que l'acquittement du même impôt, ce qui constitue deux sens très différents.
 
Aujourd'hui ce terme est adopté dans beaucoup de pays et malgré cette étymologie fautive, il est bien probable qu'il restera en usage pendant de longues années(3).
 
 
En Allemagne, les Sociétés sont nombreuses. La plus importante, celle de Dresde compte aujourd'hui quatorze années d'existence, 1553 membres et 39 sections. Berlin, Munich, Stuttgard et toutes les principales villes de l'empire allemand, comptent de nombreuses sociétés locales. Il en est de même de la Belgique, de la Hollande où la Société Néerlandaise de Timbrologie compte environ 400 membres et 8 années d'existence ; de la Suisse, du Danemark, de la Suède, de l'Italie et de la Roumanie.
 
L'Amérique a opéré en grand comme elle le fait toujours et non contente de posséder des Sociétés dans un très grand nombre de villes, elle a constitué, il y a quelques années, une grande fédération des Timbrophiles, réunissant dans un faisceau toutes les notabilités du pays et placé à sa tête M. Tiffany, l'homme le plus instruit sur ces matières et qui jouit de l'estime de tous ses concitoyens.
 
Il n'est pas jusqu'aux Républiques espagnoles de l'Amérique qui n'aient aussi vu se fonder des Sociétés Timbrophiles ou Philatéliques, et comme chaque Société cherche à se faire connaître, le moyen le plus rationnel consiste à créer un journal qui reproduit ses travaux(4).
 
 
 
Expositions
 
A
ces causes de vitalité de la Timbrologie est venu s'ajouter depuis dix ans un nouveau moyen de propagande. Je veux parler des expositions de timbres.
 
Vienne paraît avoir été la première le siège d'une exposition de timbres en 1881. Depuis cette époque, Munich en 1884 et 1889, Dresde en 1886, Anvers en 1887, New-York en mars 1889, Amsterdam en mai 1889, Leeds en 1890, Londres en mai 1890 (deux expositions), Vienne en 1890, Birmingham en 1891 et Stuttgard en 1892 ont vu s'ouvrir des expositions internationales ou locales qui ont éveillé la plus vive curiosité et le plus grand intérêt et que les plus grands personnages n'ont pas dédaigné de visiter, voire même de présider. Des deux expositions de Londres, celle de Guidhall, ouverte à l'occasion du Cinquantenaire de l'émission du premier timbre-poste, fut ouverte par le Prince de Galles, la seconde par le Duc d'Edimbourgh, président d'honneur de la société philatélique. Jusqu'alors la France est restée en dehors du mouvement. Ce n'est pas que les Collections manquent, malgré le peu d'estime témoignée généralement aux Collectionneurs. L'exposition de 1878, celle de 1889 n'ont été que les témoins d'efforts isolés ; ainsi que les expositions partielles du Palais de l'Industrie. De la part de l'administration des Postes, peu de timbres, plutôt le matériel de fabrication de ces derniers et celui de l'exploitation des services. Des pays étrangers, quelques cadres de timbres en usage, accompagnant leurs produits naturels. Cà et là quelques expositions de marchands, glissées sous un prétexte pédagogique ou comme bibelots ou produits d'un établissement privé d'impression.

 
Projet d'exposition de Paris
 
L
'idée mise en pratique avec succès dans les pays étrangers pouvait-elle être reprise en France ? Quelques personnes l'ont pensé. C'est par l'historique de leurs efforts que nous allons terminer cette notice. 
Au mois de mars 1892, réunissant plusieurs membres des trois Sociétés Timbrophiles de Paris, M. Lesourd commença par constituer un comité provisoire ayant pour but de préparer les bases de cette exposition. M. Bernard, directeur de l'exposition "Blanc et Noir" qui se tenait à ce moment au Palais des Arts Libéraux, au Champ de Mars, offrit au comité de mettre à sa disposition tout le matériel et le personnel employés à cette dernière à des conditions très avantageuses. Le comité provisoire composé exclusivement d'amateurs, résolut de faire appel aux sentiments fraternels des trois Sociétés Timbrophiles de Paris et leur demanda de choisir parmi leurs membres quatre personnes, deux amateurs et deux marchands de timbres pour faire partie du comité d'organisation, avec le Comité provisoire. On verra ci-après la liste des membres.
 
Le Comité ainsi constitué, décida dès la première séance à l'unanimité qu'une exposition serait ouverte au Palais des Arts Libéraux ; qu'elle aurait lieu dans la deuxième quinzaine de Septembre, époque de la fin des vacances scolaires et du retour de la campagne.
Blanc et Noir
Un traité fut passé avec M. Bernard qui mit à la disposition du Comité tout l'agencement de l'Exposition du Blanc et Noir. Le règlement fut discuté point par point et décida la constitution de seize concours sur toutes les matières touchant à la Timbrophilie, auxquelles il attribua un grand nombre de médailles de vermeil, d'argent et de bronze. En plus il créa deux grands prix de l'Exposition auxquels des médailles d'or furent attachées. Le nombre des mentions honorables était laissé à l'appréciation du jury et basé sur le nombre des candidats et la valeur des objets présentés aux divers concours.
 
Le Comité fixa en outre les règles d'admission à l'exposition, la constitution du jury ; défendit expressément l'exposition et la vente de timbres faux ; décida la formation d'un catalogue des objets envoyés, avec admission d'annonces payantes. Enfin il arrêta, d'accord avec M. Bernard, toutes les conditions destinées à fournir aux exposants la sécurité qu'ils avaient droit de demander sous le rapport de l'incendie, du vol ou des intempéries atmosphériques. Il a fait aux amateurs et aux marchands de timbres un appel qui a été entendu dans tous les pays voisins, l'Allemagne exceptée. L'insuffisance de temps a sans doute empêché les pays plus éloignés de répondre à son appel. Il ne peut que plaindre les amateurs qui, prêtant l'oreille à des attaques injustes et souvent passionnées, aux propos fallacieux inspirés par des sentiments peu estimables, ont cru devoir lui refuser leur adhésion(5). Il regrette pareillement l'absence des vétérans de la Timbrophilie qui depuis tant d'années luttent le bon combat. Il a renouvelé vainement ses tentatives pour les attirer dans son sein. Il a la conscience d'avoir fait plus que son devoir.
Il a obtenu l'adhésion de l'Administration générale des Postes de France qui a bien voulu apporter son concours, et celles de plusieurs administrations étrangères.
 
 
Aujourd'hui le Comité attend avec confiance l'ouverture de l'Exposition. Il a réussi à réunir un nombre considérable d'exposants et leurs cadres placeront sous les yeux des visiteurs l'assemblage presque complet de tous les timbres connus et des collections d'élite qui sont l'honneur et qu'on nous permette d'ajouter l'orgueil de leur pays.
 
A vous visiteurs et journalistes de toutes les contrées appartient de juger l'oeuvre et de rendre le verdict qu'il attend avec confiance.
 
Dr LEGRAND
Président du Comité
 
 
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Notes :
  1. Ce témoignage nous indique que Potiquet, auteur du premier catalogue de timbres-poste au monde, était lui-même collectionneur.
  2. Le passage sur les albums aurait pu donner à l'auteur la possibilité de revendiquer dans ce domaine la primeur française, avec l'album Lallier. On remarquera également le caractère très actuel du parcours du timbrophile décrit ici : aujourd'hui encore beaucoup utilisent d'abord un "album à cases" avant de créer eux-mêmes leur propre album...
  3. Il s'agit ici de la résurgence de la "querelle de baptême". Le Docteur Legrand s'est dès l'origine opposé à la proposition faite par G. Herpin le 15 novembre 1864. A noter que G. Herpin a proposé, pour les amateurs, le terme de "philatèle" et non de "philatéliste". La prophétie finale "il est bien probable qu'il restera en usage pendant de longues années" ne manque pas de sel.
  4. Il est étonnant que ce texte ne cite pas une initiative française qui se voulait marquante et à laquelle le Dr Legrand a contribué : le Congrès mondial des Timbrophiles organisé à Paris en 1878 à l'initiative de la Société Française de Timbrologie.
  5. On voit en effet au travers des commentaires parus dans la presse que le projet d'Exposition, d'initiative privée, n'a pas fait l'unanimité. Force est de constater l'absence de certains "vétérans de la Timbrophilie" de la liste des exposants.
 
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